Une étude française réalisée par le Centre de Réanimation Intensif du CHRU de Lille, met en évidence l’efficacité de la technologie Bioquell par Vapeur de Peroxyde d’Hydrogène dans la lutte contre les micro-organismes résistants aux antibiotiques. 2015 Blajewski et al. ; BioMed Central
L’objectif premier de cette étude était de déterminer l’efficacité des techniques de désinfection à base de peroxyde d’hydrogène sur les surfaces de chambres d’unité de réanimation intensive contaminées par des micro-organismes multi-résistant (BMR) après sortie du patient. L’objectif second était de comparer l’efficacité de la technologie Bioquell, et celle d’un nébuliseur utilisant de l’H2O2 et de l’acide peracétique d’Anios dans le cadre d’une désinfection des BMR dans l’environnement et d’évaluer la toxicité de ces techniques.
Cette étude prospective croisée a été conduit dans cinq réanimations médicales et chirurgicales situées dans l’hôpital universitaire, pendant une période de 12 semaines. Le bio-nettoyage intensif était suivi par la désinfection par vapeur de peroxyde d’hydrogène ou au peracétique. Un total de 24 prélèvements bactériologiques était réalisé par chambre, sur huit surfaces fréquemment en contact, à trois moments : après sortie du patient (T0), après bio nettoyage intensif (T1) et après désinfection par vapeur de peroxyde d’hydrogène ou au peracétique(T2).
Un total de 182 chambres a été étudié, réparties en 89 (49%) désinfectées par acide acétique et 93 (51 %) par vapeur de peroxyde d’hydrogène. A T0, 15/182 (8%) chambres étaient contaminées avec au moins 1 micro-organisme résistant (50 % bacilles Gram-négative produisant du bêta-lactamase à spectre étendu BLSE, 29 % Acinetobacter baumannii resistant à l’imipénème, 17% Staphylococcus aureus résistant à la méthiciline, et 4 % de Pseudomonas aeruginosarésistant à la ceftazidime ou imipénème). Le bio-nettoyage terminal en routine a réduit la charge bactérienne de l’environnement.
Les caractéristiques des patients étaient similaires dans le groupe acide peracétique et celui de la vapeur de peroxyde d’hydrogène. Aucune différence n’a été trouvée entre l’acide peracétique et le peroxyde au regard du nombre de chambre contaminé avec des BMR à T2 (P= 0.313). 42% des occupants des chambres étaient porteurs de BMR. Les plus hauts taux de chambres contaminés avec BMR ont été trouvés, là où les patients sont restés pendant une longue période, et où un patient avec BMR a été hospitalisé.
La concentration résiduelle de l’acide peracétique est apparue plus haute que pour la vapeur de peroxyde d’hydrogène
Le traitement par H2O2 est efficace pour réduire les chambres contaminées par BMR dans l’unité de réanimation. Aucune différence significative n’a été trouvée entre l’acide peracétique et le peroxyde pour ce qui concerne leur efficacité.
Commentaires de Paul Despins, Directeur Général de Bioquell SAS.
En premier lieu, cette étude indépendante, démontre de manière statistique que le bio-nettoyage, même terminal, même intensif, ne suffit pas à éradiquer de l’environnement les risques BMR. Cette publication montre sans équivoque qu’il est nécessaire de changer les méthodes pour une éradication des micro-organismes de l’environnement, au lieu de se contenter de diminuer plus ou moins la charge microbiologique contenue sur les surfaces. Il est donc nécessaire notamment avec le risque croissant de BMR de se doter de technologie permettant de donner une assurance de stérilisation des surfaces, de s’affranchir du doute. L’environnement peut être traité par un système automatisé puissant.
La seconde observation est que la vapeur de peroxyde d’hydrogène est aussi puissante que l’acide peracétique, sur de petits volumes comme des chambres, mais comparativement dépasse vraiment en efficacité l’acide peracétique sur des volumes plus grands, en raison de son mode de distribution. Bioquell effectue des interventions d’envergure sur des milliers de mètres cubes en une seule fois, en assurant toujours une stérilisation des surfaces.
L’acide peracétique montre encore une fois ses limites, les temps d’intervention sont beaucoup plus long qu’avec la vapeur de peroxyde d’hydrogène, près de 3 heures pour l’acide peracétique, moins de 2 heures (1h40) pour la vapeur de peroxyde d’hydrogène. Ceci est conséquent à la difficulté d’obtenir une concentration acceptable pour la réouverture de la chambre pour l’acide peracétique.
Deuxième limite observée pour l’acide peracétique, le personnel a été incommodé par son résidu toxique et s’est plaint d’irritation des voies respiratoires supérieures et des yeux. Quelles conséquences à terme sur la santé de ces personnes ? A noter qu’aucune remarque n’a été faite pour la vapeur de peroxyde d’hydrogène par le personnel. Il semble tout à fait admis.